La PsyOp est une contraction de Psychological Operations ou Opérations de guerre psychologique et de ce fait, une PsyOp est un élément de la guerre psychologique, celle-ci étant l’un des éléments sous-jacents invisibles mais non moins des plus décisifs à toute victoire dans un conflit puisqu’elle influe directement sur la perception de l’adversaire ou de l’ennemi, modifie son sens de la réalité, semer la confusion dans l’esprit des élites et des populations, leur inspirer la terreur ou les attirer par la séduction, parvenir à l’effet de surprise par la simulation ou la ruse, dissuader l’adversaire de lancer une action ou au contraire l’amener à agir et le persuader à adopter une politique dictée par un rapport de force qui lui est toujours défavorable, voire l’amener à baisser les bras et à capituler sans combat.

Si le terme de PsyOp est tombé en désuetude et a été remplacé par Opération de soutien à l’information militaire (USA) ou la propagande orientée à large spectre, il n’en demeure pas qu’il est peut être aussi ancien de que l’art de la guerre car toute guerre est au fond psychologique car elle met en avant une confrontation d’idées. Il y a 2400 ans, le stratège chinois Sun Tzu affirmait que toute guerre était basée sur la ruse et qu’Ibn Khaldun au 14e siècle assurait que toute victoire militaire comportait des éléments invisibles plus déterminants que l’action tactique des forces ou celle des armes utilisées, ce que Clauzewitz définira plus tard comme le facteur humain de la pratique aléatoire de la guerre. Cet élement psychologique sera d’ailleurs l’une des causes des issues des guerres de décolonisation durant lesquelles des guérillas avaient pu gagner sur le plan stratégique en perdant sur le plan tactique ou encore la conceptualisation d’une dissuasion nucléaire dans un jeu à sommes nulles durant la guerre froide 1.0.

La modélisation dans le domaine de la géostratégie consiste à esquisser l’architecture changeante des rapports de forces à la lumière des comportements humains de ceux qui sont chargés de l’élaboration et de la prise de la décision selon un schéma interprétatif et fonctionnel. Cette approche permet de mettre en place une grille de conceptualisation et de la soumettre à l’épreuve des faits dans la durée. Le modèle sur lequel s’est basé Strategika 51 Intelligence est un modèle fonctionnel de type statique ayant prévu dès la fin des années 90 et le début des années 2000, une confrontation inévitable entre les tenants de l’hyperpuissance unipolaire et les puissances revendiquant un monde multipolaire.