Cesare Battisti a du lire au moins une autobiographie d’Ernesto Guevara dit le Che ou Che Guevara , capturé et exécuté sommairement en Bolivie par des escadrons de la mort conjoints constitués par l’Armée bolivienne et la CIA le 09 octobre 1967. Cela ne lui a pas servi de leçon puisqu’il a refait la même erreur monumentale d’aller se cacher en …Bolivie.
Battisti a été capturé (je vous laisse deviner par qui) en Bolivie le 12 janvier 2019. Il ne risque pas de subir le sort du Che, abattu à bout portant très peu de temps après sa capture. Le militant d’extrême gauche italien sera extradé en Italie à bord d’un avion civil militaire bourré de barbouzes de l’Agenzia informazioni e sicurezza esterna, de militaires et d’agents de liaison de l’OTAN, dont des membres du Gladio italien.


Rome nie tout aspect politique à cette affaire et affirme sans conviction que Battisti a été capturé non pas pour ses idées et opinions politiques mais pour quatre meurtres et complicité d’homicide commis durant les années 70 en Italie et pour lesquels il a été condamné en 1993 à perpétuité.
Cesare Battisti a depuis toujours clamé son innocence.
Battisti s’était d’abord réfugié en France grâce à l’ex-président François Mitterrand, qui entendait par ce geste exercer des représailles contre le voisin italien (officiellement pays voisins, alliés, et tous deux membre de l’OTAN, la France et l’Italie ne cessent d’échanger des coups bas de plus en plus tordus avec un net avantage pour la France depuis les années 50). Après 15 années passées en la France, Battisti se réfugie au Brésil en 2004 où il est arrêté en 2007. Après une longue bataille juridique et politique, la Cour suprême brésilienne autorise son extradition en Italie . Le président Da Silva parvint à bloquer cette décision mais la montée en puissance des conservateurs au Brésil et l’avènement de Michel Temer, qui signe son acte d’extradition en 2018 mettent fin aux espoirs de Battisti.
La Paz a précisé qu’il a été capturé portant une barbe et des moustaches factices…
Le Brésil de Bolsonaro a officiellement félicité les “responsables de la capture du terroriste Cesare Battisti”. Une unité spéciale du renseignement brésilien et une force issue de l’ex-Blackwater et probablement une unité de coordination américaine ont participé à l’opération.
Battisti est l’un des derniers “terroristes” de la gauche militante des années 70 ayant servi de cibles avant l’invention des “terroristes islamistes” par l’Empire.
Il est l’auteur de plusieurs romans policiers ou noirs comme entre autres “Jamais plus sans fusil” ou « Tempo da insetti » (trad. de l’italien par Gérard Lecas), collection Le Masque Jaune ou encore “L’Ultimo Sparo” (dernière cartouche) ou encore “Anno Nuovo, Vita Nuova”/”Nouvelle année, nouvelle vie”.
C’est sûr qu’en ce début d’année 2019, Battisti entame pour la énième fois une nouvelle année et une nouvelle vie…pire que celle de concierge d’immeuble, d’auteur de polars ou d’ancien militant communiste.
8 thoughts on “Battisti: fin de cavale en…Bolivie!”
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Peut-être Battisti estimait-il pouvoir bénéficier d’une certaine tranquillité bienveillante, le président de la Bolivie n’étant pas franchement pro-capitaliste ?
Peut-être que si les pierres pouvaient parler, elles diraient que ce Cosworth1192001 est franchement un décervelé et ferait mieux de se taire.
je pense plutôt que c’est un troll payé par le système .
quand je dit un je devrais plutôt dire Cosworth11/09/2001 est le pseudonyme servant a un collectif de trolls payés par le système !
« Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.
La modernisation de la répression a fini par mettre au point, d’abord dans l’expérience-pilote de l’Italie sous le nom de « repentis», des accusateurs professionnels assermentés ; ce qu’à leur première apparition au XVIIe siècle, lors des troubles de la Fronde, on avait appelé des «témoins à brevet». Ce progrès spectaculaire de la Justice a peuplé les prisons italiennes de plusieurs milliers de condamnés qui expient une guerre civile qui n’a pas eu lieu, une sorte de vaste insurrection armée qui par hasard n’a jamais vu venir son heure, un putschisme tissé de l’étoffe dont sont faits les rêves.
On peut remarquer que l’interprétation des mystères du terrorisme paraît avoir introduit une symétrie entre des opinions contradictoires ; comme s’il s’agissait de deux écoles philosophiques professant des constructions métaphysiques absolument antagonistes. Certains ne verraient dans le terrorisme rien de plus que quelques évidentes manipulations par des services secrets; d’autres estimeraient qu’au contraire il ne faut reprocher aux terroristes que leur manque total de sens historique. L’emploi d’un peu de logique historique permettrait de conclure assez vite qu’il n’y a rien de contradictoire à considérer que des gens qui manquent de tout sens historique peuvent également être manipulés ; et même encore plus facilement que d’autres. Il est aussi plus facile d’amener à « se repentir » quelqu’un à qui l’on peut montrer que l’on savait tout, d’avance, de ce qu’il a cru faire librement. C’est un effet inévitable des formes organisationnelles clandestines de type militaire, qu’il suffit d’infiltrer peu de gens en certains points du réseau pour en faire marcher, et tomber, beaucoup. La critique, dans ces questions d’évaluation des luttes armées, doit analyser quelquefois une de ces opérations en particulier, sans se laisser égarer par la ressemblance générale que toutes auraient éventuellement revêtue. On devrait d’ailleurs s’attendre, comme logiquement probable, à ce que les services de protection de l’État pensent à utiliser tous les avantages qu’ils rencontrent sur le terrain du spectacle, lequel justement a été de longue date organisé pour cela ; c’est au contraire la difficulté de s’en aviser qui est étonnante, et ne sonne pas juste.
L’intérêt actuel de la justice répressive dans ce domaine consiste bien sûr à généraliser au plus vite. L’important dans cette sorte de marchandise, c’est l’emballage, ou l’étiquette : les barres de codage. Tout ennemi de la démocratie spectaculaire en vaut un autre, comme se valent toutes les démocraties spectaculaires. Ainsi, il ne peut plus y avoir de droit d’asile pour les terroristes, et même si l’on ne leur reproche pas de l’avoir été, ils vont certainement le devenir, et l’extradition s’impose. En novembre 1978, sur le cas de Gabor Winter, jeune ouvrier typographe accusé principalement, par le gouvernement de la République Fédérale Allemande, d’avoir rédigé quelques tracts révolutionnaires, Mlle Nicole Pradain, représentant du ministère public devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, a vite démontré que « les motivations politiques », seule cause de refus d’extradition prévue par la convention franco-allemande du 29 novembre 1951, ne pouvaient être invoquées :
«Gabor Winter n’est pas un délinquant politique, mais social. Il refuse les contraintes sociales. Un vrai délinquant politique n’a pas de sentiment de rejet devant la société. Il s’attaque aux structures politiques et non, comme Gabor Winter, aux structures sociales.» La notion du délit politique respectable ne s’est vue reconnaître en Europe qu’à partir du moment où la bourgeoisie avait attaqué avec succès les structures sociales antérieurement établies. La qualité de délit politique ne pouvait se disjoindre des diverses intentions de la critique sociale. C’était vrai pour Blanqui, Varlin, Durruti. On affecte donc maintenant de vouloir garder, comme un luxe peu coûteux, un délit purement politique, que personne sans doute n’aura plus jamais l’occasion de commettre, puisque personne ne s’intéresse plus au sujet ; hormis les professionnels de la politique eux-mêmes, dont les délits ne sont presque jamais poursuivis, et ne s’appellent pas non plus politiques. Tous les délits et les crimes sont effectivement sociaux. Mais de tous les crimes sociaux, aucun ne devra être regardé comme pire que l’impertinente prétention de vouloir encore changer quelque chose dans cette société, qui pense qu’elle n’a été jusqu’ici que trop patiente et trop bonne ; mais qui ne veut plus être blâmée. »
(Debord, Commentaires sur la société du spectacle)
Ah merdre, mon livre de chevet ! Qu’est-ce que je vais pouvoir citer maintenant pour avoir l’air malin ?
Imitez donc les modernes M.Cravan : on n’est jamais mieux servi que par soi-même, donc citez votre propre prose et à l’occasion votre serviteur qui a le sens du RDA (Renvoi d’Ascenceur Assuré). Sinon, je vous conseille de citer les recueils suivants : Les évadés des ténèbres ; Assassins, hors-la-loi, brigands de grands chemins ; ce sont deux gros volumes de plus de mille pages chacun et, si mes calculs sont justes (ce dont je ne suis pas sûr comme le prouve ma citation foireuse) devra suffire à vos citations jusqu’au 11/9/2001. Ne me dites surtout pas que le 11 septembre est dérrière nous, car il est bien devant nous et nous en sommes pas encore sortis, demandez donc l’avis des syriens. Du, reste, dans Prince Vaillant, un personnage n’estimait-il pas que Rome est tombée la semaine prochaine ?