Le Canada s’est retrouvé piégé par un bras de fer entre Beijing et Washington qui ne le concerne pas.

En procédant à l’arrestation de Sabrina Meng Wanzhou, la CFO du géant chinois Huawei  pour des raisons politiques mais également pour cause de rivalité autour de la technologie 5G, Ottawa s’est retrouvé dans la position peu envieuse d’un fusible ou au mieux d’une victime collatérale.

D’un point de vue légal, le Canada n’a pas le droit d’arrêter un ressortissant chinois sur la base de simples allégations faisant état de l’octroi par une branche spécialisée de Huawei de composants d’infrastructure 3G++ aux opérateurs de téléphonie mobile en République islamique d’Iran alors que Siemens a fait exactement la même chose.

Le gouvernement canadien a agi suite à des pressions US.

Première conséquence de l’affaire Huawei :  les services de renseignement chinois sont en train de ratisser les réseaux canadiens tolérés jusque là en Chine, travaillant pour le compte de Washington sur des dossiers comme le rapprochement avec la  Corée du Nord mais également l’espionnage industriel et la veille stratégique.  

Un ex-diplomate canadien, ayant travaillé pour l’International Crisis Group (non enregistré en Chine) et menant diverses activités de renseignement et de coopération en Chine a été arrêté lundi par le redoutable Guoanbu (sécurité d’État) et non pas la police, ce qui confirme qu’il s’agit bien d’une affaire d’espionnage.

Un second canadien membre du même réseau a été interrogé par les agents du Guoanbu. Il risque d’être embarqué vers un trou noir dans un temps record.

Cette affaire se superpose à une autre affaire opposant le président US Donald Trump à ses adversaires de l’État profond et il se pourrait que Trump soit plus proche de Beijing dans ce dossier que du vassal canadien qu’il pourrait allègrement sacrifier puisqu’il est l’allié des démocrates US et leur sponsors cachés.

Beijing a donc procédé à des représailles fort précises et ciblées.

Il est rarissime que le Guoanbu intervienne aussi ouvertement dans une affaire politique internationale.

Update : un second agent canadien arrêté par le Guoanbu en Chine (13/12/2018).

4 thoughts on “Affaire Huawei : jeu d’ombres chinoises

  1. Franchement intéressant. Les services chinois doivent se marrer entre les renseignements séditieux américains, les pieds nickelés canadiens et la sous-traitance des fichiers S . À se demander s’ils ont encore un vrai ennemi.

  2. L’arrestation de Sabrina Meng Wanzhou au Canada porte un nom précis dans le “milieu”. C’est l’exécution d’un contrat.
    La prétendue diplomatie occidentale ressemble de plus en plus à des comportements mafieux… Mais à une échelle autrement plus dangereuse.

  3. Un déroulement ressemblant étrangement à la série The Romeo Section.

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